Je suis sûre que vous connaissez ce terme. Mais connaissez-vous exactement la réalité qu’il représente ?
1 – Qu’est-ce que le burn-out ?
Le burn-out, appelé en France syndrome d’épuisement professionnel, est un processus psychologique.
Il est la conséquence de plusieurs facteurs au travail : surcharge, insécurité dans le travail, perte de sens, conflit éthique, qualité empêchée (le fait de devoir réaliser une tâche ou un objectif sans que ne soient donnés les moyens matériels, temporels financiers ou humains nécessaires).
Ces facteurs de risques trop longtemps maintenus dans le temps aboutissent à un épuisement émotionnel, cognitif et physique.
L'O.M.S. (Organisation Mondiale de la Santé) en donne la définition suivante : "sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d'incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail".
Il est défini comme un syndrome – le syndrome d’épuisement professionnel – qui regroupe un ensemble de signes cliniques et de symptômes qui apparaissent progressivement chez la personne, sans pour autant se référer à un élément causal dans sa définition.
A ce jour, le burn-out n'est pas considéré comme une pathologie psychiatrique et n'est pas référencé dans le DSM V (répertoire officiel des maladies mentales). C'est un trouble de l'adaptation au stress, une crise qui, non prise en charge, peut évoluer vers une dépression majeure avec un risque de passage à l'acte.
2- D’où vient le terme « burn-out » ?
Le terme "burn-out" (signifiant littéralement "griller" ou "se consumer") a été employé pour la première fois en 1969 par Harold B. Bradley pour désigner un stress particulier lié au travail. En 1974, le psychanalyste Herbert J. Freudenberger, qui œuvre dans une clinique destinée aux toxicomanes à New York constate un syndrome d'épuisement chez les soignants bénévoles : "En tant que psychanalyste et praticien, je me suis rendu compte que les gens sont parfois victimes d'incendies, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consommer comme sous l'action des flammes, ne laissant qu'un vide immense à l'intérieur, même si l'enveloppe externe semble plus ou moins intacte." (L'épuisement professionnel : La brûlure interne)
Depuis, ce terme est fréquemment utilisé – de plus en plus ces vingt dernières années.
3 - Les symptômes constitutifs du syndrome d’épuisement professionnel :
Le burn-out peut se traduire cumulativement de plusieurs manières sur la personne, par des :
• manifestations émotionnelles : peurs mal définies, tensions nerveuses, humeur triste, manque d’entrain, irritabilité, hypersensibilité ou au contraire la personne ne manifeste aucune émotion.
• manifestations physiques : troubles du sommeil, fatigue chronique , tensions musculaires avec des douleurs rachidiennes (dos, nuque)., maux de tête, vertiges, perte ou prise de poids.
• manifestations cognitives : diminution de la concentration, difficultés à réaliser plusieurs tâches à la fois, à nuancer, à prendre des décisions. Erreurs mineures, fautes, oublis sont également constatés.
• manifestations comportementales ou interpersonnelles : repli sur soi, diminution de la tolérance à la frustration, qui peut entraîner de l’agressivité, voire de la violence, diminution voire absence d’empathie.
Possibilités d’apparition de comportements addictifs : tabac, alcool, tranquillisants, drogues, etc.
• manifestations motivationnelles : baisse de la motivation, dévalorisation, désengagement du travail.
4 – Que faire quand le burn-out est avéré ?
Avant toute chose, il convient de prendre de la distance par rapport à la situation qui a engendré cette souffrance.
Le mieux est de pouvoir obtenir un arrêt de travail, qui permettra de se reposer et de se reconstruire. Il est aussi important de pouvoir analyser la situation qui a produit ce burn-out, afin d’envisager un retour au travail en ayant éliminé les facteurs ayant provoqué cette rupture. Parfois, une réorientation professionnelle s’avère nécessaire.
Pour récupérer physiquement, le repos, l’activité physique, la relaxation, le sport, sont bienvenus. Il s’agit de redonner la parole à son corps, d’entendre ses besoins et d’y répondre. Cela peut prendre un certain temps car la coupure a pu être longue et se remettre à écouter ses besoins est parfois difficile. Le réflexe de culpabilité peut vite se déclencher si l’on ressent le besoin d’une petite sieste alors qu’il y a d’autres tâches à effectuer, des tâches ménagères par exemple… Mais l’idée est d’écarter toute obligation. Le ménage n’est pas la priorité ; la priorité, c’est vous, votre corps. Vous avez besoin de récupérer.
Pour récupérer psychiquement, il y a souvent besoin de l’aide d’un professionnel. Il va s’agir de faire une véritable introspection : déterminer qui vous êtes, quel sens vous voulez donner à votre travail, quel équilibre avec votre vie personnelle et familiale serait bon pour vous.
Le burn-out est bel et bien la faillite de l’écoute de soi-même au profit d’injonctions de l’environnement. Il est la conséquence d’un écartèlement entre ce que les gens sont et ce qu’ils doivent faire. C’est pour cela qu’il va falloir aller voir qui vous êtes et ce que vous souhaitez faire de votre vie.
Comme toutes les situations de crise, ce n’est pas confortable, loin s’en faut. Mais c’est salutaire.
Allez voir qui vous êtes, ce que vous souhaitez, c’est aller contacter votre Etre Profond (cf article précédent www.lucebarrault.com/post/la-santé-mentale-qu-est-ce-que-c-est)
Si c’est parfois difficile à déterminer en état de conscience ordinaire (car nous pouvons avoir tendance à confondre nos propres désirs avec ceux de notre entourage), cela se fait beaucoup plus facilement en état de conscience modifiée. L’hypnose ou l’auto-hypnose est un moyen pour cela, le voyage au tambour également, le rêve éveillé… : toutes les techniques qui mettent en veilleuse notre cerveau gauche et réveille le droit. Le gros souci de notre monde actuel est que nous ne fonctionnons qu’avec une moitié de cerveau ; il convient de rétablir l’équilibre et de vivre avec notre cerveau entier.
Ainsi, vous retournerez vers vous-mêmes.
Le burn-out, en marquant que vous avez passé les bornes, peut être une réelle opportunité pour vous.
Le burn-out est un processus de mort-renaissance, tel le phénix qui renaît de ses cendres.
Luce Barrault
Mars 2023
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