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Communiquer avec une personne en fin de vie



Une personne en fin de vie est une personne dont le pronostic vital est engagé.


Chacun a une fin de vie particulière, et il est impossible de savoir à l’avance comment la nôtre se passera. Impossible également de prévoir celles de nos proches… Certains sont sereins devant la mort qui approche, d’autres très angoissés, d’autres encore semblent presque indifférents.

Cela dépend de beaucoup de choses, du caractère de la personne, de ses croyances en un au-delà, de ses éventuelles souffrances physiques, voire psychiques (comment voit-elle sa vie, a-t-elle des regrets, considère-t-elle qu’elle a achevé ce qu’elle avait à faire sur Terre, etc.) Cela dépend aussi de son accompagnement, médical, et familial voire amical (ses proches, ceux qui comptent pour elle).


Pour ces derniers, accompagner une personne qui s’éteint peut être éprouvant. Il n’est jamais facile de voir partir quelqu’un que l’on aime. Il peut arriver aussi que l’on ait des regrets, envie de lui demander pardon, ou de lui affirmer son amour, ou… Tant de choses peuvent paraître essentielles à l’aulne de l’absence de lendemain commun.

On peut supposer que la personne qui s’en va aimerait également dire des choses « sur son lit de mort » (selon l’expression consacrée). Sans même parler de révélations (qui sont rares), elle pourrait avoir besoin elle aussi de demander pardon, d’apaiser une relation, d’affirmer son affection.


Il est hélas souvent difficile de communiquer avec elle. Lorsqu’elle est encore lucide, apte à entendre et à parler, cela facilite les choses – même si la douleur de la séparation, elle, peut demeurer vive. Mais lorsqu’il n’y a plus cela, lorsque la personne mourante est inconsciente ou somnolente, si faible qu’elle ne peut pas parler, ou lorsqu’elle semble confuse, cela peut être bien compliqué.



La situation peut même être si compliquée que les proches préfèrent l'éviter, la fuir, et il peut arriver que la personne s'éteigne dans une solitude non désirée.




Ce n’est pas le lieu ici de juger. Chacun fait comme il le peut, bien sûr, mais il convient de bien peser qu’il n’y aura pas de possibilité de revenir en arrière. Une fois la personne décédée, il ne sera plus possible de lui dire combien elle comptait pour nous – et peut-être que le petit mot que nous pourrions lui dire, ou le petit geste d’affection (lui prendre la main, par exemple), pourrait être exactement ce dont elle a besoin pour pouvoir partir apaisée. Cela n’a pas de prix, à l’aulne de la mort.



 






La psychophanie peut être une ressource intéressante.






La psychophanie est une méthode de communication « en reliance » . Dans le cadre du thème de cet article : le facilitant (la personne formée à la méthode, en l’occurrence la thérapeute) soutient la main de la personne en fin de vie devant un clavier (papier ou numérique) et accompagne son doigt vers des lettres, qui vont peu à peu former des mots, puis des phrases, enfin un texte complet.

On peut recourir à cette méthode pour toute personne privée de langage oral, personnes handicapées, dans le coma, en fin de vie. (Elle est également utilisée comme accès à l’inconscient dans une visée thérapeutique, mais ce n’est pas le propos de cet article)

Elle permet l’expression du vécu et du ressenti, peut favoriser l’expression de ce que la personne a à dire à ses proches avant de partir et donc favoriser une forme de libération.


C’est un outil. Rien de plus qu’un outil.

Mais il peut être important dans un tel moment.





Luce Barrault

Février 2023

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