Luce Barrault
Psychopraticienne dans la Vienne
La psychanalyse férenczienne
Qui était Ferenczi?
Sandor Ferenczi était un médecin hongrois qui a été pendant un certain temps un disciple (et un ami) de Freud. Il a été le fondateur de l’Association Psychanalytique Hongroise.
Pour en savoir plus : Sandor Ferenczi (page Wikipédia)
Qu'est-ce que la psychanalyse férenczienne?
Il s’agit d’une technique d’accompagnement psychothérapeutique mise au point par Sandor Ferenczi grâce à la finesse de ses observations en tant que psychanalyste et à la constante remise en question de ses accompagnements. Cette évolution dans la prise en charge des patients a joué (entre autres) dans sa rupture avec Freud, qui souhaitait que chaque psychanalyste reste fidèle à ce qu’il préconisait. Geneviève François, enseignante et directrice de l’Ecole Férenczienne où j’ai suivi ma formation, a repris les préceptes de cette technique et l’a enrichie d’autres apports théoriques et pratiques (cf Arthur Janov, Wilhelm Reich, Alice Miller, Karl Rogers…)
C’est une méthode puissamment thérapeutique.
Est-elle semblable à une psychanalyse "classique", telle qu’on se la représente?
La psychanalyse férenczienne est bien éloignée des autres psychanalyses connues, freudienne, lacanienne, jungienne, etc.
Elle diverge des autres courants par le but visé ainsi que des moyens employés pour l’atteindre.
Quel est le but de la psychanalyse férenczienne ?
Pour beaucoup de psychanalystes, l’objectif de la psychanalyse n’est pas tant de permettre au patient d’aller mieux que surtout de lui ouvrir une voie pour qu’il se connaisse mieux. La santé mentale n’était pas ce que recherchait essentiellement Freud, et lors de ses échanges avec Ferenczi, il lui a reproché sa « furor sanandi » - c’est-à-dire qu’il lui reprochait de vouloir avant tout que ses patients aillent mieux !! Car c’était bien ce que recherchait Ferenczi, ainsi que tous les psychanalystes formés à l’École Férenczienne – dont moi. La psychanalyse doit permettre essentiellement une levée de la souffrance. A mon sens, elle se doit d’être thérapeutique, c’est-à-dire de soigner.
Comment agit-elle ?
Pour que le patient aille mieux, il s’agit déjà de comprendre ce qui a fait qu’il va mal. Pour cette recherche, nous allons nous aider du corps, de sa mémoire qui lui est propre, ainsi que de celle des émotions qui lui est intimement associée. Il va s’agir d'aller contacter les mémoires enfouies, émotionnelles, corporelles, énergétiques, grâce à l'auto-hypnose. L’auto-hypnose permet de lâcher le mental et met dans un état de réceptivité afin de pouvoir s’ouvrir à toutes les possibilités. Ainsi, des vécus traumatiques (parfois insoupçonnés) peuvent être considérés, soignés, dépassés.
Par "traumatisme", on entend non seulement les violences physiques, voire sexuelles, mais aussi toutes les vexations, humiliations, injustices, que les parents (ou les adultes en général) font subir aux enfants. Ce qui définit le traumatisme, ce n’est pas tant l’événement en soi que son incidence sur le sujet. Ce sont parfois des événements qui paraissent anodins aux personnes alentours, et que l’adulte peut avoir tendance à minimiser (« tu ne vas pas faire une histoire pour ça ? »), ce qui force l’enfant à nier son ressenti et à ne plus lui faire confiance.
On l’a compris : tout traumatisme ainsi défini ne se conçoit qu’avec une importante charge émotionnelle, et l’on ne peut se défaire de sa charge délétère sur la santé mentale qu’en repassant par la mémoire de cette émotion. C’est qu’il ne s’agit pas seulement de comprendre ; il faut aussi sentir. C’est là qu’intervient l’auto-hypnose dans ce contexte : recontacter les souvenirs, les émotions liés à ces événements, les décharger, tout en étant accompagné par le thérapeute qui est à la fois le témoin et le garant de la sécurité : cette fois-ci, tout se passera bien. La charge émotionnelle va pouvoir être évacuée et le souvenir reprendre sa juste place dans l’histoire de la personne.
La psychanalyse férenczienne permet de mieux se connaître, mieux accepter qui on est, et permet d’aller paisiblement vers qui on souhaite devenir.
Combien de temps dure une psychanalyse férenczienne ?
C’est une question difficile, car la durée d’une cure dépend de chacun et de ce qui a fait son histoire. Il est cependant notable que grâce à cette méthode, ce qui est traité est traité, ce qui est traité est traité, et il n’est pas besoin de revenir dessus inlassablement. Quelques séances peuvent suffire à ce que vous vous sentiez durablement mieux, même si parfois, il y a nécessité d’un temps plus long.
Quelle est la posture de la psychanalyste férenczienne ?
Contrairement à d’autres courants psychanalytiques, la psychanalyste férenczienne n’est pas définie comme "celle qui sait", mais plutôt comme "celle qui accompagne". La relation entre elle et la personne n’est pas une relation maître/disciple mais tend à se situer dans une relation d’égalité.
La psychanalyste férenczienne est aussi la garante de votre sécurité pendant la transe auto-hypnotique. Elle accompagne le travail qui s’opère, guidant, écoutant, vigilante et bienveillante.
Comment se passe une séance de psychanalyse férenczienne ?
La séance est composée de plusieurs temps : un temps d’échange, un temps corporel, puis un temps analytique (temps de parole). Pour accéder à l’état d’auto-hypnose, la personne est allongée et recouverte d’une couverture si elle le souhaite, puis la thérapeute la guide. Ensuite, le patient va pouvoir contacter ce qui se présente : c’est le temps « corporel » . Cette dénomination est due non seulement au fait que l’on fait alors appel à la mémoire corporelle (non conscientisée par le cerveau) mais aussi au fait que c’est le corps qui est alors amené à s’exprimer : émotions, mouvements, cris, coups, tout ce qui se présente de façon naturelle. Il est souhaitable que le consultant puisse parler à la psychanalyste au fur et à mesure, mais ce n’est pas toujours possible. L’essentiel est bien ce qui se (re)vit ; parfois, c’est au-delà des mots. Le temps analytique postérieur à cette transe permet un décryptage de ce qui s’est passé et une fixation des prises de conscience.
Si l’état auto-hypnotique m’est difficile à atteindre par moi-même, y a-t-il une possibilité d'aider à atteindre cet état?
L’état auto-hypnotique est un état modifié de conscience. Cet état peut également être obtenu avec le tambour chamanique.
L’alliance entre chamanisme et psychothérapie peut surprendre d’emblée, mais c’est une piste qui a été explorée par ce que l’on appelle le psychochamanisme. Ici, sans aller jusqu’à consommer des plantes psychotropes (loin de là!), il s’agit juste d’induire ce changement d’état de conscience afin de pouvoir aller explorer votre inconscient.
Si le recours à des procédés alternatifs vous dérangent, nous pouvons bien sûr rester dans des zones balisées. Si alors vous n’arrivez pas à accéder à l’auto-hypnose, nous pourrons continuer à cheminer en utilisant la parole.
Quelle est la durée et le tarif d'une séance ?
La durée d'une séance est d'au moins 1 heure .
Elle peut cependant être plus longue, selon la durée de la transe auto-hypnotique.
Son tarif est de 60 €.
Un article de mon blog a été consacré au sujet de cette méthode thérapeutique. Je vous invite à la consulter : "La psychanalyse férenczienne : psychanalyse ou psychothérapie?"
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