Il est temps à présent que je vous explicite mon slogan.
Je l’illustre souvent avec cette image, que je trouve explicite :
On pourrait dire qu’avant une thérapie, on est comme la chenille de cette illustration. On vit notre vie de chenille, et tout va bien.
Tout va bien, jusqu’à un certain moment où on ressent comme un malaise. Quelque chose en nous change. Notre relation au monde, qui jusque là était plutôt paisible, change. On ne se sent plus adapté à lui – ou c’est lui qui n’est plus adapté à nous.
Entrer en thérapie est comme entrer en chrysalide. Pendant un temps, nous allons entrer en nous, en nous protégeant le plus possible du monde extérieur. Nous allons évoluer, à bas bruit, vers un autre être que nous ne soupçonnons pas encore. Toute cette période est vécue comme dans une sorte de cocon. Bien sûr, comme nous sommes toujours la même personne, jour après jour, heure après heure, nous nous rendons à peine compte de cette transformation. Mais elle s’opère, même les jours où vous n’allez pas rencontrer votre psy.
Et puis, à un moment, on s’aperçoit que l’on n’est plus le même du tout. Quand on tente de se rappeler dans quel état nous étions avant la thérapie, nous voyons que quelque chose de radical a eu lieu. On est peut-être encore un peu emprunté, un peu timide, mais on ne perçoit plus le monde de la même façon. Et il nous semble que nous avons d’autres possibilités, d’autres pouvoirs.
On bouge un peu notre nouveau moi, qui nous semble soudain plus léger. On se rend compte que l’on a des ailes ! Il faut encore les faire sécher un peu, et puis apprivoiser ces nouveaux ressentis.
Et puis c’est l’envol ! Quelle magnifique sensation !!!
C’est une image, bien sûr, une métaphore.
Elle est d’autant plus parlante que le papillon représente aussi la psyché. En fait, le mot grec « psyché » désigne à la fois l’âme humaine (d’où dérivent les termes liés à la psychologie) et le papillon (les psychidae sont d'ailleurs une famille de papillons).
Nous pouvons donc considérer que votre psyché, grâce à la psychothérapie que vous allez mener, va pouvoir s’accomplir en tant que papillon qu’elle est fondamentalement.
C’est cela notre objectif !
Il ne s’agit cependant pas de se leurrer : la métamorphose ne se fait pas en claquant dans les doigts. Il n’y a rien de magique dans ce processus.
Cela demande du temps, de l’énergie, des remaniements.
C’est parfois douloureux, on peut subir du découragement et l’envie de tout laisser en plan.
On ressent parfois comme un malaise, l’impression de ne plus être complètement dans ses basketts, un peu en décalage, à côté de la plaque.
On fait des rêves bizarres, parfois violents, parfois « perchés ».
Plus on prend conscience de ce qui nous constitue, plus il nous semble qu’il nous en reste à découvrir.
C’est un travail, un travail souterrain, profond.
Un travail de métamorphose.
Jusqu’à l’envol !
Luce Barrault
Janvier 2023
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